Bonglet a ainsi constitué une petite « galaxie » d’une dizaine de filiales en quelques années jusqu’à octobre 2021 et sa dernière acquisition en date, Les Peintures réunies en Moselle (alors en redressement judiciaire) représentant un effectif de 220 salariés. Le groupe totalise désormais 800 personnes et 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont respectivement 500 personnes et 85 millions d’euros pour l’entreprise Bonglet elle-même. Il est présent dans la plupart des métiers du second œuvre ; ravalement de façades et isolation thermique par l’extérieur (ITE), peintures intérieures, faux plafonds, cloisons sèches, faux plafonds, etc.

« Les marchés publics représentent les trois-quarts de notre activité » a souligné le directeur des achats Hervé Peutot, lors d’une présentation récente de l’entreprise à son siège de Lons-le-Saunier. Le solde de chiffre d’affaires vient traditionnellement du tertiaire et du bâtiment industriel mais un nouveau profil vient compléter le portefeuille de clientèle à présent. « Nous nous développons sur le marché du particulier dans le contexte de montée en puissance des rénovations énergétiques qui viennent dynamiser notre activité d’ITE. Nous dédions désormais deux personnes spécifiquement au montage de tels projets de rénovation », énonce Hervé Peutot, fidèle bras droit du président Hervé Bonglet, lui-même fils du couple fondateur Henri et Nicole Bonglet en 1956 et père de Caroline et Emanuelle, les deux sœurs qui prennent progressivement la relève.

« L’ITE, nous y sommes actifs depuis 40 ans : nous rénovons aujourd’hui ce que nous avons réalisé à l’époque en neuf », poursuit Hervé Bonglet.

La REP avant l’heure

De même, les sujets de transition environnementale et de décarbonation ne sont pas une découverte pour cette PME devenue entreprise de taille intermédiaire (ETI). Dès 2005, elle a mis en place un principe qui n’est pas sans rappeler la REP (responsabilité élargie des producteurs) d’aujourd’hui : introduire dans le critère de sélection des fournisseurs l’acceptation par ceux-ci de reprendre les chutes et déchets de matériaux pour assurer leur recyclage ou leur élimination via un prestataire spécialisé, en prenant à leur charge le coût de traitement. Cette méthode a connu sa première application il y a donc près de 20 ans, auprès des peintures PPG près de Dijon. Depuis, elle a essaimé vers les faux plafonds (Knauf Ceiling), la laine de verre (Isover), la laine de roche (Rockwool), les isolants en polystyrène expansé (Knauf) ou les revêtements de sols (Gerflor).

De son côté, Bonglet répond volontiers présent à l’appel des fournisseurs pour tester les nouvelles versions plus écologiques de leurs produits. Ainsi, en 2021, l’entreprise a été la première à adopter un nouveau polystyrène expansé de Knauf « très bas carbone », dont la matière première provient de la biomasse.

« Nous gardons une âme artisanale, mais nous nous sommes structurés comme des industriels », poursuit Hervé Peutot. Référence à la centrale d’achats appuyée sur une plate-forme logistique et, plus récemment, aux solutions d’optimisation de la consommation de carburants qui ont été généralisées à la conséquente flotte de 600 véhicules utilitaires. « Ils parcourent au cumul 17 millions de kilomètres chaque année entre les 17 agences et les lieux des chantiers », souligne Pascal Ratte, le responsable du parc automobile.

Bonglet applique notamment une solution télématique de la société Kuantic qui procure toutes les informations nécessaires sur la consommation de chaque véhicule pour adapter leur affectation aux salariés, selon qu’ils ont besoin d’un modèle par exemple plus puissant ou au coffre plus spacieux… mais ils peuvent contribuer d’eux-mêmes à la modération de la consommation par une conduite plus économique. L’outil se veut, aussi, de pédagogie.