La reprise en entrepôt fait ses preuves

Cette publication spécialisée dans les secteurs du recyclage et de la valorisation des déchets met en lumière les pratiques innovantes de notre entreprise en matière de collecte et traitement des déchets de construction. Nous remercions la rédaction de Recyclage Récupération pour cette mise en avant de notre engagement dans l'économie circulaire.
Article paru dans le magazine Recyclage Récupération n°81 de juillet-août 2025.
Parmi les modes d'enlèvement des PMCB, celui sur les sites des détenteurs de déchets n'est pas majoritaire, mais il fonctionne. Le groupe de second œuvre Bonglet s'en félicite en tout cas, alors qu'il identifie des limites et points de vigilance à la reprise sur chantiers.
Un alignement bien géométrique de sept bennes, précédées de leur pancarte à pictogrammes, pour ne pas se tromper : la zone arrière du siège du groupe Bonglet à Lons-le-Saunier (39) est rodée à l'exercice de la reprise en entrepôt. Comptant parmi les plus importantes de France dans ses spécialités, les travaux de second œuvre (isolation, peinture, pose de plâtre...), la société familiale jurassienne a été la première à mettre en œuvre, dès le début de 2024, ce mode opératoire, l'un des trois que propose Valobat, l'éco-organisme auquel elle a adhéré à la mise en place de la REP PMCB.
Ainsi, le personnel de Bonglet vient déposer les déchets récupérés et triés des chantiers dans les contenants exprimant toute la diversité des matières et matériaux d'origine : « on a de tout : REP correspondantes : cartons, métaux, déchets non dangereux (DND) et ceux relevant de la catégorie 2 des
PMCB bois, plâtre, laine de verre isolante et menuiseries. Les quantités sont alors prêtes à être enlevées par le prestataire Jura Recyclage (du groupe E3R de la famille Secula) pour rejoindre leurs filières de valorisation. Directeur général délégué, Hervé Peutot se félicite du fonctionnement de cette reprise en entrepôt. « Tout se passe très bien », déclare-t-il.
Une gestion informatique simple
La taille de l'entreprise rend l'option pertinente, son dirigeant le reconnaît : « Il faut de la conviction et aussi du volume ». La réussite implique aussi une gestion informatique efficace, mais sur ce point, le « Graal » de la reprise, comme Valobat la qualifie dans son rapport d'activité, ne paraît pas inaccessible au commun des artisans.
La plateforme numérique élaborée par Bonglet est performante, mais elle ne relève pas de l'usine à gaz. Hervé Peutot en fait une démonstration. Après avoir rentré login et mot de passe, il crée une demande, qui l'invite à choisir dans un menu déroulant l'un des débuts du groupe d'un millier de salariés de Bourgogne-Franche-Comté Auvergne-Rhône-Alpes et du Grand Est. Puis il procède de la même manière au choix du flux, d'un site et enfin, et enfin à la sélection du volume de contenant (15 m³, 20 m³) attribué à chaque flux suite à l'évaluation induite des besoins avec Valobat. Il reste à choisir le lieu d'arrivée, à valider le tout pour en avertir le prestataire. « J'attends son passage le dispositif comprend une particularité : une reprise en quelque sorte « en boucle » à l'isolant polystyrène avec son fournisseur, Knauf
CCelui-ci combine l'enlèvement des chutes avec la livraison de matière neuve. « Nous invitons d'autres fournisseurs à franchir la même phase », souligne Hervé Peutot.
Tout ne va pas pour autant dans le meilleur des mondes des PMCB chez Bonglet. Autre modalité, la reprise sans frais sur chantier « est plutôt problématique », selon Hervé Peutot. « Elle requiert une procédure quelque peu fastidieuse d'ouverture et remplissage d'une fiche chantier, certes souvent assurée par le maître d'ouvrage, et la validation à posteriori des quantités par Valobat », décrit le dirigeant.
Autre contrainte qu'il signale : la tendance d'autres corps d'état « à venir mettre ses déchets dans notre benne »
Une écocontribution trop élevée
Et Bonglet ne fait pas exception à l'incrimination sur les coûts. « L'éco-contribution atteint un montant trop élevé, situé à 15 % et plus en fonction des produits. La question est d'autant plus problématique que certains confrères ne sont pas encore intégrés. Si bien qu'ils affichent pas les mêmes prix de vente. « Cette distorsion doit se résorber avec le temps et les « oublieux » pas encore adhérents au lien organisme, devront s'acquitter à posteriori de leurs années de non mise en conformité. Derrière le pionnier Bonglet, Valobat indique recenser « plus de 800 entreprises » qui ont adopté la reprise en entrepôt pour un volume cumulé de 15000 tonnes. Contrairement à celle sur chantier en mode financer, l'éco-organisme a adopté la gestion opérationnelle pour la version entrepôt (prise en charge à 100%), de même que pour la troisième voie, celle des déchetteries publiques ou professionnelles et les magasins des distributeurs